LA MUSIQUE DES MOTS
Comme une vibration très douce
De sabots
Dans la carrière
Le pré est nu
Où s’ébattaient les coursiers
Toujours le galop
Les fièvres
De la douleur niée
L’oubli croyais-tu
Il est cette douceur aujourd’hui
Cette plénitude
Cet éclat si pur
L’infini des bras de Dieu
© 2015 by Kristel Saint-Cyr
Comme il faudrait
Toujours écouter les brumes
Leurs cris étouffés
Déchiquetés
Ecouter ce silence
Des voix que l’on fissure
Fracasse
Et si pur
Un jour
Brille le ciel des voix tues
Comme un couteau
A jailli
L’étincelle des mots
Et se dessine un contour
Des mots pour dire
Les griffes
Et la douleur
L’étincelle des mots
Jaillie
Si doux sera le don
Dans la douceur de Dieu
© 2015 by Kristel Saint-Cyr
Si douce
La brume
Perle à peine d’un nuage
Lisse ses larmes
Sur le bois nu
Y glisse
Comme le lointain d’un galop
L’aube était si claire
Où les cavaliers moururent
Jamais
Il ne sera fait droit à ta douleur
© 2015 by Kristel Saint-Cyr
Et le regard
Qui penche
Vers les barrières blanches
La douceur des pelouses
Leur velours si vert
Une si tendre aurore
Toute perlée de voiles
Et le lointain tressaille
En sa rumeur qui se déchire
Que l’on tue
Une brume disaient-ils
A peine
Niée
La brûlure
Est encens de ciel
© 2015 by Kristel Saint-Cyr
Extraits de Les fièvres de l’oubli, 2015 (SGDL : 2015-01-0111)
Crédit Photo : © 2015 by nalosouleyman.blogspot.fr
Je reviens avec bonheur vous lire Kristel. Comme j’aime le principe des touches successives que vous avez conçu pour vos poèmes, et qui se prête si bien à la lecture sur la Toile. Ces ajouts – ces suppléments d’âme – donnent à vos poésies une densité, une fraîcheur et une profondeur toujours croissantes. C’est dire aussi la force de vos créations qui forment chacune, un tout et la partie d’un tout. 🙂
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Je suis tellement heureuse, Nathalie, que vous soyez si sensible à ma poésie ! Merci beaucoup pour ce merveilleux commentaire qui me touche infiniment. Comme ce que vous exprimez est beau et quelle profondeur en vous ! Nous portons tous en nous tout un univers, qui ne demande qu’à naître à la lumière, et c’est le mystère de l’inspiration de lui donner une forme, une trace sensible. N’est-ce pas un des privilèges de la poésie, et des arts plus généralement, de rendre palpable en nous ce secret de la présence divine ? C’est toute la merveille de la mise en mots, en images, en musique 🙂 Et comme il est irrépressible de témoigner, toujours témoigner de la beauté de ce qui a été reçu, ce mystère qui nous habite et nous surprend ! Merci infiniment de si bien m’encourager !
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Fascinante série sur cette envoûtante brume !!
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Merci beaucoup, Nalo, pour le compliment et pour la photo vraiment envoûtante, avec sa mystérieuse échappée de brume, où semble se blottir comme un secret de beauté
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Photo de la brume sur un pré et l’on peut imaginer que les chevaux ne sont pas très loin, peut-être au manège ou dans la carrière…Cette photo est une source d’inspiration mystique pour notre poète Kristel qui produit là un très beau poème. Félicitations aux artistes !!
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Merci beaucoup, Jean-Yves, je suis touchée du compliment. Peut-être y a-t-il dans ce poème le souvenir sensible d’une expérience mystique, où un matin je me suis réveillée dans les bras de Dieu. Rien de la terre ne peut égaler cette douceur infinie ! Tout semble tellement facile alors, on est rempli d’un tel amour ! Dieu nous apprend à aimer d’un amour ailé, ce qui ne veut pas dire inattentif, bien au contraire, mais tellement libre !
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Très évocateur, j’ai moi aussi beaucoup de souvenirs de petits matins brumeux et piquants. Des souvenirs paisibles. J’avais aussi l’image d’une campagne anglaise, un tableau du 18ème siècle en vous lisant…
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Vraiment merci beaucoup pour ce beau partage sensible. J’aime tellement moi aussi la campagne anglaise, toute sa poésie, une belle douceur de souvenirs !
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Très belle photo de Nalo, on sent que les chevaux ne sont pas loin, bien à l’abri peut-être.
A cette photo est associé ce très beau poème de Kristel, triste au début, mais si plein d’espoir.
Bravo les artistes !!!
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Merci beaucoup, Jean-Yves. Oui, c’est si beau la campagne, dans les brumes du petit matin, et quelle poésie dans le bonheur des prés, où s’accueillent si bien nos amis les chevaux !
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Merci Kristel de ces exquises associations poétiques. Je vous lis, et me voici dans cette douce vapeur polaire qui me rappelle mes années de lycée… J’habitais une froide contrée de France, et nos cours d’athlétisme avaient lieu très tôt le matin. Nous courions, enveloppés de ces nuages à ras de terre, dans cette brume compacte et blanche au merveilleux pouvoir d’invisibilité … Autant dire qu’il était facile de se dispenser d’un tel exercice matinal ! 🙂
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Vraiment merci beaucoup pour ce joli souvenir d’adolescence, et je suis très heureuse que mon poème éveille en vous cette douce rêverie, non dénuée d’humour. Les abords des fleuves suscitent bien souvent ces brumes, mais il est des régions qui en sont délicieusement imprégnées, comme le Valois, si merveilleusement chanté par Gérard de Nerval. Très belle soirée à vous !
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Bonjour
Se promener dans la bume a un côté un peu mystérieux!
Très beau texte!
Bisous
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Merci beaucoup, Wolfe. Oui, il y a ce mystère, comme une attente, et le dévoilement, comme une révélation, un éblouissement. Très belle journée à vous !
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Se promener dans la brume est magique car notre regard ne voit que douceur comme du coton.
J’aime beaucoup votre photo et le magnifique poème.
Belle journée à vous avec mes amitiés.
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Merci infiniment, chère Denise. Oui, quelle beauté et quelle douceur dans la brume, quelle paix, comme un effacement, ce que l’on ressent parfois dans l’expérience mystique. Très belle journée à vous. Avec toute mon amitié
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